L’évolution actuelle des prothèses totales de hanche (PTH) tend vers une préservation des tissus mous et du stock osseux. En parallèle, l’âge des patients diminue au fil des décennies posant la question d’une reprise itérative. L’essor des tiges courtes (TC) tente de résoudre cette problématique sur le versant fémoral. On peut ainsi espérer que la révision d’un pivot court sera facilitée et que la détérioration du stock osseux sera moins importante qu’avec une tige standard. D’autres avantages semblent être l’apanage des TC : une reconstruction biomécanique automatisée et individualisée, une facilitation d’une une chirurgie mini-invasive, un très faible taux de douleurs de cuisse, une répartition plus harmonieuse des contraintes osseuses… Malgré ces avantages, l’essor des TC (depuis leur naissance à la fin des années 1980) est disparate selon les pays et elles restent peu utilisées en France.

Cette étude a pour objectif de répondre aux diverses questions qui se posent lorsque l’on envisage d’utiliser ce type d’implant. Il faut d’abord définir ce qu’est une TC, puis leurs indications et contre-indications ; à cet égard, une tige standard accourcie ne rentre pas dans la philosophie des TC et n’est pas l’objet de cette étude. Ensuite, la courbe d’apprentissage et les spécificités techniques des TC doivent être maîtrisées. Leur technique d'implantation est en effet très différente de celle des tiges standards et leur fixation courte impose une extrême rigueur de pose. Il faut aussi évaluer leurs résultats et notamment leur taux de complications en comparaison avec ceux des tiges standards. Enfin, il faut pouvoir dire si leurs avantages théoriques sont réels ou non. Ceci permettra de conclure sur l’utilité ou non des TC et leur éventuelle place dans l’arsenal thérapeutique prothétique, où elles représentent un nouveau paradigme.

Avis d’expert.